Aux dires d’astrophysiciens réputés, si la masse cachée de l’Univers s’établit en deçà d’un certain seuil critique, alors… L’univers continuera son expansion indéfiniment. Dans le cas contraire, si cette masse s’avérait atteindre ou dépasser ce seuil, la phase d’expansion que nous lui connaissons actuellement serait suivie d’une phase de contraction. L’Univers se contracterait jusqu’à sa position de départ. Il s’effondrerait sur lui-même, comme une baudruche, dans un processus inverse, en remontant le temps, comme un film projeté en arrière, comme les mourants voient paraît-il défiler leur vie à l’envers jusqu’à leur premier cri. L’Univers retournerait ainsi au Big Bang, provoquant cette fois un Big Crunch.
C’est-à-dire une sorte d’implosion aussi phénoménale qu’infinitésimale. Et tout pourrait recommencer. Tout pourrait très bien n’avoir jamais eu de début ni de fin. Explosion, expansion, contraction, implosion, Big Bang, Big Crunch, et ainsi de suite.
Je vous rassure tout de suite, il reste à calculer cette fameuse masse cachée. Qui est loin d’être trouvée. Quoi qu’il en soit, seuil critique ou pas, l’humanité aura cessé d’exister bien avant. Elle s’y efforce en tous cas dernièrement…
Il se pourrait aussi qu’elle renaisse à chaque fois avec l’Univers pour s’éteindre à nouveau. Il se pourrait même que cela se soit déjà produit. Nous avons peut-être existé plusieurs fois. Vécu les mêmes histoires, les mêmes joies, les mêmes drames, au détail près. En extrapolant à peine, nous pourrions tout à fait supposer que nous avons déjà vécu ce moment présent… perdu ou pas. Vous, en train de lire mes élucubrations, et moi en train de pianoter sur mon clavier. Nous l’avons peut être déjà vécu… À l’endroit et à l’envers. Il y a des milliards d’années, cela va de soi. Pour cette raison bien compréhensible n’est-ce pas, nous n’en gardons pas le moindre souvenir.
À moins encore que l’Univers ne soit après tout ni en expansion infinie ni dans une alternative d’expansion-contraction ? Et si l’Univers était tout simplement en état perpétuel de totale décontraction ? Si sa nature, son essence même, était d’être décontracté, désinvolte, sans queue ni tête ? Je sais, cela paraît aussi improbable qu’invraisemblable. Mais de quoi sommes-nous certains ? Le fait d’être actuellement devant notre écran était tout aussi improbable et invraisemblable il y a des millions d’années. Voire même la semaine dernière. Rendez vous donc dans quelques milliards d’années pour lire à nouveau ce même texte en songeant combien j’avais vu juste…
Enfin, si du moins j’ai vu juste. Et si vous vous en souvenez.
Et si toute cette matière manquante
était cette vie qui sous-tend l’univers
et que, condensée,
nous nommons précisément « matière »
seule partie que les instruments des scientifiques
parviennent à saisir
avec leur instrument faire de « matière »
alors que le moindre regard d’enfant
perçoit cette « matière manquante »
flottant autour d’un caillou, d’une fleur … d’un autre regard.
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Ce n’est pas du tout impossible. Voir la théorie des cordes… si ces « cordes » vibrent, c’est qu’elles sont d’une manière ou d’une autre vivante.
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Je viens de recevoir une réponse d’un ami astrophysicien concernant le sens du temps en cas de big crunch, je le cite : « si jamais big crunch il y a/aura (ce n’est pour le moment pas vraiment ce que suggerent les « observations ») il n’y aura pas de changement d’ecoulement du sens du temps. Le temps est une quantite physique assez difficile a manier mais il ne s’ecoule que dans un sens … en tout cas pour nous. Au niveau microscopique, on peut voir l’antimatiere comme de la matiere qui remonte le temps … mais c’est plus une description mathematique qu’une description physique. » Je crains qu’il ne faille trouver autre chose pour remonter le temps… les trous noirs peut-être… oh, tiens, vous demandiez des sujets d’écriture, en voilà un.
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Les trous noirs sont en effet un sujet attirant, j’ai eu une idée il y a déjà un moment que je n’ai jusqu’à présent jamais développé. La science fiction n’étant guère le domaine du cinéma français hélas… manque de moyens sans doute, mais aussi un état d’esprit. Il y a eu quelques films américains sur ce thème, le dernier, plutôt bon, autour d’un fermier ancien astronaute, (les américains n’ont jamais peur des rapprochements les plus improbables) dans une atmosphère de fin du monde. Hélas pour le titre, j’ai un trou… de mémoire.
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Interstellar ? Je ne l’ai pas vu. Faut dire que depuis deux-trois ans je suis un peu brouillée avec le cinéma… bé oui… Quand une passion passe à travers un trou noir…
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Exactement, c’est celui là. Un bon film, visuellement et un scénario alambiquée mais intéressant. Il m’est arrivé aussi des périodes de lassitude cinématographique.
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Pendant plusieurs années, j’y suis allée trois ou quatre fois par semaine et d’un coup, j’ai eu l’impression que ce que je voyais était toujours la même chose. J’avais une carte d’abonnement, je ne l’ai même pas finie. Pourtant j’ai vu de belles et bonnes choses de tous pays. L’autre jour j’ai été tentée d’y retournée en passant devant le multisalles ou j’allais le plus souvent, mais j’ai pas réussi.
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Je le comprends. Peu de films marquants, beaucoup trop de « produits formatés ». Et puis, au fur et à mesure, on devient de plus en plus exigeant… Le dernier film qui m’a marqué était « Birdman ».
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Je ne l’ai pas vu. Et je ne saurais même pas dire quel film m’a marqué ces derniers temps, j’achète des vidéo tout de même.
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Dans ce cas vous devriez. Il pourrait vous réconcilier avec le cinéma. Mise en scène, scénario, acteurs, tout est brillant, surprenant, émouvant.
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J’ai eu envie quand j’ai lu les critiques, vu la bande annonce, comme pour d’autres films, mais ce n’est jamais suivi de fait. Je fais un blocage devant la salle obscure, et c’est de pire en pire. Parfois je me dis que si j’y retourne c’est pour tout voir (selon mes goûts évidemment), je ne sais pas me contenter d’un seul film de temps à autre. C’est pas brouillée que je suis mais embrouillée.
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Moi, je suis seulement devenu plus sélectif avec le temps.
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Et il y aura toujours de bons films qui restent à voir au cinéma, la dimension est autre que devant le petit écran. D’ailleurs, pour moi la télé c’est vraiment pour regarder les séries.
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Philippe Noiret avait dit lors d’une rencontre : « au cinéma, on lève les yeux, devant son poste on le baisse ». C’était plus vrai à l’époque, néanmoins, ça reste souvent le cas…
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Et puis il y a l’intimité avec le film, ça ne peut pas être la même. Je n’ai jamais eu de moments jubilatoires devant ma télé comme devant le grand écran. C’est drôle d’ailleurs, quand j’aime un film, je veux toujours le partager avec ceux que j’aime, or j’aime être seule face au film quand je le vois la première fois, comme si c’était une histoire entre lui et moi, d’abord. Enfin, je parle au présent, c’est ce qui était.
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« Tout pourrait très bien n’avoir jamais eu de début ni de fin. »
Je ne sais pas pourquoi, mais cette phrase me rassure énormément !
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Ne serait ce que pour ça, vous donnez une raison d’être à ce texte… ! Merci.
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J’aime bien cette idée idée d’expansion – contraction. Décontract’ , comme des vagues, l’univers à la plage 🙂
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Merci ! Quant j’étais enfant, en cm2 je crois, il y avait des remises de prix. Et j’ai reçu le prix de la plus grande décontraction. 100 % véridique. Ça a du m’influencer…
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Je me demande bien quelles étaient les épreuves
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C’était dans une école, à Garches, ou le directeur, qui devait être poète à ses heures, décernait des prix à tout le monde en fin d’années, en plus des prix classiques de toutes les matières. Je me souviens d’un élève qui avait reçu le premier prix de commentateur TV, car il racontait tous les jours ce qu’il avait vu sur la seule chaine, à l’époque…
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Très très bonne idée !
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Tous les élèves étaient contents, même les plus « cancres »… !
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Assurément vous voyez juste, je suis prête à en faire le pari pour la prochaine livraison d’Univers. Par contre, il n’y a aucune raison pour que la contraction de l’Univers nous mette le temps à l’envers. On prend les paris ?
La masse manquante de l’Univers est une source inépuisable pour l’imagination. Les astrophysiciens sont souvent des poètes, d’ailleurs.
Lisez-vous des livres sur le sujet ?
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Oh oui, les astrophysiciens, comme les grand mathématiciens
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oups, j’ai envoyé la réponse avant de la finir, je disais, comme les grands mathématiciens, sont en effet des poètes, des artistes. Je les admire beaucoup. Je lis surtout des articles sur ces sujets quand ils paraissent dans des revues. C’est un sujet qui me fascine.
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Sujet fascinant en effet. Vous me donnez vraiment envie de m’y replonger.
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Pour le temps à l’envers, c’est le point faible de ma théorie cosmogonique je vous l’accorde et je compte l’affiner avant de l’envoyer pour le Nobel. Cela dit, comme le temps et l’espace sont liés, si l’espace se replie sur lui, le temps pourrait en faire de même… ?
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Dans toutes les études que j’ai menées sur le sujet (le prix Nobel sera pour moi) je n’ai jamais entendu parler d’un temps qui se replierait. Cependant, j’ai peut-être sauter une étape… Je vais essayer de me renseigner.
Et j’ai oublié de vous dire, vous avez mis un « t » en trop au premier « crunch ».
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Aîe, tant pis pour le Nobel. Je vais corriger de ce pas cette coquille.
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Je ne suis pas du tout du tout du tout spécialiste mais j’ai déjà lu que dans la relativité le temps est une dimension de l’espace, un peu comme le mouvement de l’espace. Et donc si l’espace repartait en arrière, le temps irait à l’envers. Mais est-ce que cela veut dire que tout ce qui a déjà eu lieu se répéterait en sens inverse ? Pas sûr… mais c’est une idée poétique.
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Disons une extrapolation, mais il est vrai que l’astrophysique, la théorie des cordes, etc… est une forme de poésie.
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Oui, d’ailleurs on comprend pourquoi les scientifiques disent d’une théorie, voire d’une équation, qu’elle est « belle ».
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Très juste!
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J’aime bien l’idée d’un univers décontracté ! Pour ce qui est de celui qui nous entoure, 95% de sa « masse » nous est inconnue ! Juste de quoi causer quelque tension sur les forums scientifiques !
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Merci Gilles, surtout venant d’un scientifique tourné vers les astres !
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