Le monde selon qui ?

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Image f.Palluau

Le monde selon lui n’a pas encore été créé.
C’est évident.

Il lui suffit de regarder celui dans lequel il vit, dans lequel nous croyons brièvement exister pour en avoir la conviction. Ce monde là n’existe pas.

Ce n’est tout juste qu’un chaos sans consistance, un brouillon abrutissant, un bouillon d’inculture pestilentiel, une esquisse approximative tracée d’une main incertaine, improvisée dans la précipitation par un esprit halluciné ou pervers, une aquarelle dégoulinante de sang et de larmes.

Le monde selon lui n’a pas encore été créé.
C’est flagrant.

Le Big Bang a avorté d’un fœtus difforme, d’un monstre non viable, d’un ectoplasme infiniment ridicule. A moins qu’il ne se soit agit d’un pet foireux ou d’un rot cosmogonique exhalé par un trou noir gavé d’étoiles avariées.

Ça lui parait une théorie somme toute cohérente, au regard des conséquences. Ce monde serait le résultat d’une indigestion. Bien sur, il faudrait qu’il approfondisse son intuition, qu’il l’étaye par des équations, qu’il en donne des preuves vérifiables, mais à quoi bon ? Comment donner des preuves tangibles dans un monde qui n’existe pas ?

Puisque le monde selon lui n’a pas encore été créé.
C’est indiscutable.

Combien de fois faudra-t-il vous le répéter ?

Capture d’écran 2016-01-02 à 21.10.07

Les plaques commémoratives des participants du dernier article : Ici est là, sont disponibles sur la nouvelle page : Ici, ça reste entre nous.

Encore merci à tous pour vos messages !

Publié par

Francis Palluau

Scénariste, auteur, réalisateur, professeur, consultant touriste sédentaire.

39 réflexions au sujet de “Le monde selon qui ?”

  1. Le grand Architecte, ce que disent les illuminés aurait pensé à tout. Le souci, nous sommes tous trop occupés à des rôles ou postures que nous pensons importantes, à réaliser au plus vite.
    Comme tenir un blog.
    Un certain nombre d’ouvrages grecs anciens (très anciens) soulèvent déjà cette question. Ils n’avaient pas d’ordinateur, ni de téléphones, ni de lasers.
    Il y a presque 40 ans, j’ai lu ceci, que je recommande:
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Matin_des_magiciens
    Publié en 1960: lorsque l’on lit cet ouvrage, on en tombe sur son C..
    Bonne journée à tous

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  2. C’est finalement rassurant de penser que le monde n’a pas encore été créé et que tout reste à faire. Même si je pense le contraire : le monde a été créé et continue de l’être et suivant la façon dont on le regarde ce n’est pas toujours brillant. Mais je suis sans doute trop terre à terre…

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      1. Le meilleur à la sauce pire c’est politiquement correct, alors ma foi il faudrait peut-être mieux attendre le prochain tsunami pour que la nature soit seule à prendre ça en mains, à karma guidons…j’préfère descendre en roue libre !

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  3. « Le monde selon lui n’a pas encore été créé.C’est flagrant. » Voilà bien une réflexion que je pourrais faire mienne, comme elle l’est de cette statue qui parle avec son âme. Elle pourrait convenir à tous d’ailleurs. J’ai bien aimé ces réflexions philosophiques à propos de cet univers qu’on aimerait différent au point de croire que celui dans lequel on vit est factice et brouillon et il l’est. Sizif est passé par là.

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    1. Ce n’est pas faux, Sizif pourrait être ce « lui » ou ce « qui ». D’ailleurs, il vit dans un monde parallèle, donc il n’aurait pas tort… Et tant mieux si ce parallèle croise le votre, le mien et quelques autres ! Merci Anne.

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  4. Est-ce indiscret de te demander de quoi tu es parti pour faire ton image ? J’essaie de reconstituer une sculpture mais je n’y arrive pas. Ça m’intrigue ce truc.

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  5. J’en aurais tellement long à dire que j’préfère me taire. Car j’y mettrais la semaine, ou ma vie entière. Et mon monde aussi donc. Monde qui n’existe que selon moi. Ou Charlotte, si ça se trouve. Alors à quoi bon. Mais quand même, que lui se le tienne pour dit : j’aime cet article. Qu’il ait été créé ou pas. Et j’ai du plaisir à lire le lui qui l’a peut-être créé si son monde existe. Une chose m’apparaît quasi certaine quand même. C’est que dans mon monde, qui n’existe tel qu’il est que selon moi mais quand même, dans mon monde dis-je, à l’instant même où j’écris ces mots, qui sont aussi vrais que vrai se put se peut et se pourra, à l’instant même dis-je donc, se stationne devant ma fenêtre un énorme camion rouge de coupe très américaine qui bouffe probablement plus d’essence que les dix voitures qui l’entourent. Ce qui m’amène inévitablement à me poser la question suivante : existe-t-il vraiment, ce camion? Et tant qu’à y être, y aurait-il même vraiment du pétrole dans la roche mère? Ce sur quoi Charlotte me dit que j’en ai assez dit. Madame a faim. Et dans mon monde, quand Charlotte a faim… je lui donne à manger quelques points de suspension. Mais avant, j’ai envie de citer à nouveau ce cher Peter… « Life is a state of mind »…
    P.-S. Charlotte me dit de te dire que pour sa part, elle a l’intime conviction depuis l’âge de onze ans que nous n’existons pas vraiment. Bonne nuit, Francis.

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  6. Et pourquoi faudrait-il que le monde soit créé à son image (au p’tit gars) ? Des big bang, il y en a eu et il y en aura encore. Et les étoiles, avariées ou pas, n’en ont que faire des équations humaines.
    Un deux trois c’est bien évident
    Quatre cinq six ça devient flagrant
    Sept huit neuf nous faisons semblant
    Pourquoi tu nous mets des textes qui donnent envie de réagir sur chaque phrase alors qu’on reste sur sa fin de commentaire… Tu nous fais le coup du big bang…
    Ton image, là… elle me plait bien. Soit dit en passant, le texte aussi, il me chatouille les origines.

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    1. Merci ‘vy, c’est juste un texte qui m’est tomber dessus, pourrais je dire. J’étais en train d’en concevoir un autre, qui sera peut être le prochain, et je me suis mis en écriture presque automatique pour celui-ci. J’ai ensuite conçu ce personnage qui me parait être le qui du titre.

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      1. La ville sous la fumée…
        Cécile SAUVAGE
        Recueil : « Fumées »

        La ville sous la fumée
        Du soir et des cheminées
        Flotte en un rêve étranger
        Et s’efface. Son église
        De fines colonnes grises,
        Pareilles aux pins légers,
        Sur le fond de la colline
        Grandit, sans âge et divine
        Dans le soir désespéré.

        1910

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        1. Le bonheur tient d’un accommodement personnel avec le drame qu’est la vie. Toutes les croyances nourrissent l’idée que c’est après qu’il peut y avoir un accès…selon ce qu’on aura fait pendant…superbe alibi d’hypocrite…Je choisis d faire tout pendant convaincu qu’après tout est fini…

          Merci Madame lit.

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